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Petit Jaune au Soleil

23 février 2008

Fiche de synthèse de Caroline

FAUVARQUE Caroline

1ère S/SVT

TPE SESSION 2008

THEME NATIONAL : L’Homme et la Nature

Avec LANNE Marion

Synthèse

Notre sujet traite du pastis et de la lumière. Notre premier choix fut d’abord axé sur « la morphine et l’enképhaline» mais après quelques séances nous nous sommes rendues compte que le sujet ne nous intéressait guère. C’est en lisant « Science et Avenir » de septembre 2007, que nous avons découvert que la lumière avait un effet néfaste sur le pastis non dilué avec de l’éthanol et de l’eau, nous avons pensé que ce serait un sujet intéressant et original à développer dans le cadre d'un TPE. De plus, sachant que cette recherche venait d’être récemment réalisée par des chercheurs de l’équipe « Nanostructures organiques » du CNRS de Bordeaux, le sujet n’avait jamais dû être abordé pour un TPE.

Avant tout, il fallait établir un plan qui devait répondre à la problématique : Comment la lumière agit-elle sur le verre de pastis ?

I Qu’est-ce que le pastis ?

1° badiane chinoise

2° Réglisse

3° Fabrication 

II L’action de la lumière sur le pastis

1° Absorption de photons

2° Isomérisation trans-cis

3° Changement d’odeur

4° Quand le pastis est dilué

III Expérience

1° Déroulement de  l’expérience

2° Résultat

            Après la répartition des parties, nous avons pu nous rendre compte de ce qu’est un réel partage des tâches et un investissement personnel très concret. Je pense donc, que le TPE est une bonne expérience, car cela fait prendre pleinement conscience de la notion d’engagement envers nous-mêmes et envers autrui.

Par ailleurs, il est indiscutable que le TPE m'a permis d'acquérir une grande autonomie. En effet, bien que nous soyons encadrés par deux professeurs scientifiques, nous sommes en quelques sortes livrés à nous-mêmes. Ainsi, nous avons une grande liberté concernant la réalisation de notre production, ce qui nous oblige logiquement à prendre des initiatives, à entreprendre des recherches ou encore tirer des conclusions nous-mêmes. En cela, le TPE constitue une véritable démarche scientifique qui se rapproche vraiment du monde professionnel. Par exemple, on peut faire allusion au travail en laboratoire. De plus, le fait de travailler en binôme renforce l'esprit d'équipe et par la même occasion, la motivation. D'autre part, au fil des séances de TPE, nous avons appris à exploiter l'outil informatique : appareil photo numérique, Word et Power Point. Comme mentionné précédemment, le TPE représente sans nul doute une ouverture et une vision du monde professionnel scientifique. En effet, le fait d'avoir une date fixe pour rendre notre devoir implique une bonne gestion du temps. On retrouve ce facteur " temps " dans la plupart des entreprises.

Au cours de mes recherches, j’ai envoyé un mail au scientifique Dario Bassani, qui a réalisé cette recherche, pour m’éclairer dans mes recherches, celui-ci m’a répondu quelques jours plus tard.

            Le résultat de l’expérience n’était pas celui que nous attendions quand nous avons utilisé de la verrerie couverte d’aluminium car nous avons obtenu du cis anéthol. Alors nous n’avons pas pu faire les expériences souhaitées suivantes comme la mise sous U.V. de trans anéthol dilué. Pour cela, il aurait fallu que notre matériel de distillation soit en métal comme dans les usines de pastis. Autre point négatif, n’ayant que 2h à chaque séance et que notre expérience (répétée 2 fois) durait 4h, aux cours suivants je devais m’absenter toutes les 20 minutes pour rajouter de l’eau dans le ballon pour que l’hydrodistillation puisse continuer à se faire.

Pour conclure, je dirai que ce TPE, qui m'a appris, de façon indirecte, à mener à bien un projet à long terme, parallèlement au travail normal demandé en classe de 1ère S, et à gérer un travail de groupe.

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22 février 2008

Fiche de synthèse de Marion

Fiche de synthèse


NOM et prénom : LANNE Marion
Thème : L’homme et la nature
Partenaire : FAUVARQUE Caroline 
Matières : Chimie et SVT
Série : S


En quoi la lumière nuit-elle au verre de pastis non dilué?

             Notre travail répond à une question précise : « En quoi la lumière nuit-elle au verre de pastis non dilué? ». Nous nous étions intéressées dans un premier temps à la morphine. Mais après deux séances, nous trouvions que ce sujet ne nous intéressait pas autant que nous le pensions. C’est en feuilletant un exemplaire de la revue scientifique « Science et Avenir » que j’ai découvert que la lumière avait un effet néfaste sur le pastis. Nous avons donc décidé, ma partenaire et moi, d’en faire le sujet de notre TPE. Par ailleurs, cela me motivait beaucoup du fait que ce sujet n’avait encore jamais été traité par un groupe de TPE, cette découverte ayant été récemment faite par des chercheurs de l’équipe de Dario Bassani « Nanostructures organiques » du CNRS de Bordeaux.


             Pour répondre à cette problématique, nous avons développé deux axes distincts. La première partie, dont je me suis chargée, parle de l’origine du pastis : sa composition, son histoire et sa fabrication. Elle est principalement en rapport avec les SVT. La deuxième partie, dont s’est occupée ma partenaire, est plus centrée sur l’explication de la réaction chimique. Nous avons utilisé ce plan pour mettre en forme notre TPE :


Introduction


I / Le pastis : qu’est ce que c’est ?


A La badiane chinoise

B La réglisse

C La fabrication


II / L’action de la lumière sur le pastis


A Absorption des photons

B Isomérisation trans cis

C Changement d’odeur

D Quand le pastis est dilué


III / Expérience : extraction d’anéthol par hydrodistillation


Conclusion



             J’ai commencé par chercher sur une encyclopédie l’histoire du pastis et sa composition. C’est à ce moment là que je me suis rendue compte que cela serait plus dur que je ne le pensais. En effet, il y avait énormément de recettes différentes. J’ai donc comparé plusieurs entre elles sur Internet pour me rendre compte qu’elles avaient presque toutes deux ingrédients en commun. J’ai ensuite étudié ces deux plantes. Je n'ai aps réussi à trouver en quoi la badiane chinoise et la badiane japonnaise différaient l'un de l'autre, pourquoi la badiane japonaise est toxique, quel composant provoque ces effets. Je ne crois pas que cette découverte est encore était faîte, car je ne l'ai trouvé sur aucun site.


             A chaque fin de séance, ma partenaire et moi nous nous retrouvions et expliquait chacune l’une à l’autre ce que nous avions découvert. Cela nous permettait de comprendre quel point n’était pas clair, de l’approfondir et de savoir exactement où en était l’autre.

             Nous avons choisi de présenter notre TPE sous la forme d'un site Internet. Nous voulions faire en sorte que chacun puisse consulter à son gré notre travail et d'utiliser en même temps une technologie qui devient de plus en plus à la portée de tout le monde. Nous avons également donné l'adresse de ce site au scientifique Dario Bassani, du CNRS, qui nous a aidé dans notre TPE.


             C'était l'une des premières fois où je réalisais un travail comme celui-ci. Tout d'abord, j'ai eu peur de manquer de temps ou de ne pas réussir à expliquer ma partie. Mais l'une des difficultés majeures de ce TPE pour moi était de faire la production finale. En effet, j'ai beaucoup de mal à différencier les éléments importants et les éléments secondaire, c'est à dire ce qui est important ou ne l'est pas. Je pense avoir tout de même réussi. J'ai beaucoup apprécié le fait de travailler à deux et de pouvoir s'aider mutuellement à comprendre. La rédaction de ce TPE m'a permis d'acquérir un esprit syntaxique et de meilleures méthodes de travail.


             En conclusion, je dirais que ce travail m'a beaucoup apporté: de nouvelles méthodes de travail et une plus grande confiance en ma capacité à produire un travail final répondant à une problématique établie. J'ai approfondi ma connaissance des plantes et acquis de nouvelles connaissances en chimie telle qu'une isomérisation.

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19 février 2008

Bibliographie

18 février 2008

III) Compte-rendu de l’expérience Nous avions

III) Compte-rendu de l’expérience

          Nous avions comme but d’obtenir par nous même l’huile essentielle de la badiane chinoise, l’anéthol. Nous avons tout d’abord voulu faire une extraction par solvant. Mais nous ne voulions obtenir que de l’anéthol au final. Or, en pratiquant une extraction par solvant, nous aurions récupéré également du cyclohexane. Nous avons donc finalement décidé de faire une hydrodistillation.

            Ce procédé consiste à mélanger dans un ballon un produit naturel et de l’eau. Lorsque l’on porte ce ballon à ébullition, deux choses se passent. Premièrement, les cellules végétales renfermant les composant odorants « éclatent ». Ainsi, ces composants se mélangent à l’eau. Deuxièmement, l’eau s’évaporent et entraînent ainsi les molécules odorantes, d’où le second nom de cette technique « entraînement à la vapeur ». La vapeur d’eau chargée de composants chimiques s’élèvent dans un tuyau, réfrigéré par de l’eau. L’eau se condense le long des parois de ce tuyau et retombe dans un erlenmeyer.

sch_ma_1_III

A partir de cette étape, on peut distinguer les deux produits, selon leur densité, l’eau et l’arôme. On peut alors les séparer en utilisant une ampoule à décanter. On obtient alors deux phases : la phase organique (l’arôme) et la phase aqueuse (l’eau).

sch_ma_2_III

Pour réaliser notre hydrodistillation, nous avons commencé par piler de l’anis étoilé :

photo_1

Nous avons ensuite introduit l’anis étoilé pilé et de l’eau dans un ballon en verre puis l’avons porté à ébullition :

photo_2

    

  Nous obtenons ainsi le montage suivant :

Sans_titre_8

Après l’hydrodistillation finie, nous faisons une décantation et obtenons finalement de l’anéthol :

Sans_titre_10

              

Nous nous sommes rendus compte que notre anéthol  après hydrodistillation  possédait déjà le goût de foin. Nous avons refait cette même expérience mais cette fois ci, avec la verrerie couverte d’aluminium pour empêcher la lumière de nuire à notre solution. Malgré tout nous n’avons pu obtenir la solution désirée. Nos résultats prouvent que le trans anéthol est extrêmement sensible à la lumière. Nous en avons déduis que notre expérience était impossible à faire avec le matériel en verre, qui laisse passer la lumière, dont nous disposions, il aurait fallu que nous en ayons en métal comme c’est le cas dans les usines de pastis.

usine_pastis
Usine de pastis

                 Pour répondre à la problématique: "Comment la lumière agit-elle sur le verre de pastis non dilué?",  il faut déjà rappeler que le composant principal du pastis, l'huile essentielle de la badiane chinoise appelée anéthol, est très sensible à la lumière. En effet, cette molécule absorbe l'énergie dégagée par un rayon de lumière et s'en sert pour transformer sa structure moléculaire, ce qui lui donne ce goût de foin. Cela représente un énorme problème de conservation par les grands industriels. Pour surmonter cet obstacle, ils mettent le pastis non-dilué dans une bouteille faîte en verre fumé. Mais maintenant que la molécule responsable de cette transformation a été découverte, ils peuvent peut-être envisagé un autre moyen de conversation. En effet, le fait de cacher l'aliment, car celui ci doit être protégé soit de la lumière, soit de l'air, est un obstacle à l'achat. Le consommateur veut voir le produit qu'il achète. Or le pastis est mis dans une bouteille colorée, qui ne protége que partiellement l'anéthol de la lumière. Cette nouvelle découverte leur laisse donc la possibilité de chercher un autre mécanisme de protection possible, autre que d'ajouter de l'eau.

17 février 2008

II L’action de la lumière sur le Pastis L'été

II L’action de la lumière sur le Pastis

         L'été s'achève et le pastis aura coulé à flots. En apparence, le soleil ardent est l'acolyte idéal du "petit jaune" pris en terrasse. En réalité, il est son pire ennemi. C'est ce que nous allons vous démontrer.

a) Absorption de photons :

            

           La lumière possède des propriétés caractéristiques des particules (on peut compter les photons), mais possède aussi des caractéristiques d'ondes électromagnétiques (longueur d'onde, fréquence).

             La fréquence est le nombre de fois qu'un phénomène périodique se reproduit pendant une durée déterminée

D'ailleurs, la lumière visible n'est rien d'autre qu’une onde radio qui a une énergie  telle qu'elle est "détectée" par nos yeux. Une onde radio  est utilisée pour transmettre des signaux de télévision, téléphone... Pour la capter, rien de plus simple, on utilise une antenne. La longueur des antennes dépend de la longueur d'onde donc de la fréquence des signaux qu'on souhaite capter : des grandes antennes pour les ondes radio (qui ont une grande longueur d'onde donc une faible fréquence), et des plus petites antennes pour les téléphones portables (qui utilisent des ondes plus courtes donc des fréquences plus grandes). Il se trouve que les dimensions des molécules (quelques nanomètres) sont de la bonne taille pour « interagir » avec les ondes de grandes énergies (donc grandes fréquences, donc longueurs d'onde très courtes), comme la lumière visible. Les molécules ont toutes des dimensions différentes ce qui fait que chaque molécule absorbe une onde qui lui est propre.

Le nuage électronique d'une molécule (composé d'électrons) agit, en quelque sorte, comme une "antenne" et capte les ondes dont la fréquence est adaptée. La molécule de trans-anéthol, petite, absorbe donc la lumière ultraviolette qui a une longueur d’onde  de 380 à 10 nanomètres. La lumière absorbée fournit suffisamment d'énergie pour changer la molécule.

nuage__lectronique_uv

b) Isomérisation trans-cis :

L'énergie apportée par la lumière va permettre l'isomérisation du trans au cis anéthol. La molécule de trans-anéthol modifie sa structure en gardant la même formule brute (nombre et nature des atomes qui la composent). En effet, il n’y a que la disposition de ces atomes qui changent. Ce phénomène s’appelle l’isomérisation. Ceci semble anodin, cependant cela va quand même changer l’odeur de la molécule.

isom_risation

La représentation de Cram, ici, met bien en évidence la géométrie différente dans l’espace de ces deux molécules dû à l’isomérisation

c) Changement d'odeur

L'étude des relations  structure/odeur montre que, dans de nombreuses séries, les molécules de structure similaire ont des odeurs voisines, bien que distinguables. Cependant, cette observation n'est pas générale et on connaît de nombreux cas pour lesquels de petites modifications structurales peuvent entraîner des perceptions olfactives totalement différentes comme c'est le cas pour le trans et le cis anéthol.

Les molécules odorantes ne présentent pas de charge électrique globale, elles peuvent pour autant présenter des charges localisées, parfois importantes, qui entraînent la présence de dipôles dans la molécule. Les protéines des récepteurs présentant aussi des dipôles électriques, nous pouvons supposer qu’il y a des interactions entre ces dipôles.

A une odeur correspond un récepteur dont les particularités du site d'interaction peuvent être déduites de l'examen des caractéristiques structurales communes des molécules qui possèdent cette odeur.

Les récepteurs moléculaires portés par les cellules olfactives sont des protéines ressemblant à l’opsine. Les protéines sont particulièrement riches en groupement chimiques CONH, COOH et NH2. Il y a des interactions électriques entres les différents groupements des molécules  qui présentent des dipôles électriques et  des récepteurs qui présentent eux aussi des dipôles. Ces interactions sont appelées liaisons hydrogènes.

La reconnaissance des molécules par les récepteurs se fait par l’intermédiaire de ces liaisons, qui sont très sensibles à la relation géométrique entre les éléments liés.

lewis

Représentation (formule topologique) des molécules de trans et de cis anéthol

N’ayant pas les mêmes liaisons, les récepteurs ne sont alors pas les mêmes donc l’odeur est différente. La molécule ne se fixe pas sur les mêmes récepteurs.

d) Quand le pastis est dilué :

Lorsqu'une molécule de trans-anéthol, responsable du goût anisé, absorbe un photon de lumière, elle se transforme en cis-anéthol, qui a mauvais goût comme nous l’avons démontré précédemment. Or, ce processus est largement ralenti lorsque le trans-anéthol est émulsionné dans un mélange d'eau et d'éthanol. Sous cette forme, les molécules de trans-anéthol sont en effet agrégées et ne cessent de s'entrechoquer : l'énergie acquise à partir de la lumière, qui pourrait les pousser à se transformer en cis-anéthol, est dissipée lors des collisions.

Le trans-anéthol n'aime pas l'eau : il se dissout dans les mélanges eau-éthanol jusqu'à environ 60% d'eau (c'est ce qu'on achète en bouteille). L’eau et l’éthanol sont miscibles en toutes proportions. L’anéthol dans notre cas, totalement soluble dans l’éthanol et pratiquement insoluble dans l’eau. L’éthanol joue un rôle en augmentant la solubilité de l’anéthol : ce dernier est soluble dans des mélanges contenant plus de 40% éthanol. Quand la proportion d’éthanol décroit (lors de la dilution du pastis dans l’eau) le trans-anéthol se sépare et donne lieu à une émulsion. Le trans anéthol, contenu au sein de ces nano-gouttelettes (de quelques dizaines de nanomètres de diamètre) formées suite à cette réaction est moins sensible aux effets (néfastes) de la lumière. A partir du moment où ces agrégats (nano-gouttelettes) de trans-anéthol sont suffisamment nombreux (ce qui arrive lorsque la teneur en eau dépasse 60%) ils s’entrechoquent, dissipant ainsi l’énergie des photons accumulés sans pouvoir subir ainsi d’isomérisation. Cette réaction, qui est responsable de la variation de l’arôme, est inhibée.

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16 février 2008

TPE: Comment la lumière agit sur un verre de pastis non-dilué?

                                                            

illicium

On estime que l’anis était déjà utilisé par différentes civilisations au moins quinze siècles avant notre ère.

Dans plusieurs écrits de Babylone, cette plante était mentionnée comme entrant dans la composition de certains médicaments. Les Grecs et les Romains l’appréciaient parce que, mélangée à différentes boissons, l’anis ouvrait l’appétit. Vers le Vème siècle, l’anis est utilisé pour soigner les dents et les gencives et intervient dans le traitement de certaines maladies cardiaques.

C’est au XVIIIème siècle que l’anis connaît un franc succès sur le pourtour méditerranéen. Cette plante est utilisée dans plusieurs boissons comme l'anisette, le raki, l’anis blanc ou l’ouzo. C’est en 1932 que l’anis entre dans la vie quotidienne de millions de français. En effet, c’est à cette date que le pastis, surnommé « Le petit jaune », fait vraiment son entrée en France. Il sera tout de suite adopté. Déjà, plusieurs sociétés s’emparent de cette nouvelle tendance : elles créent leur propre marque (telles que Duval, 51, Ricard, Henri Bardouin) et inventent leur propre recette, en y retirant certains ingrédients pour en ajouter d’autres. Cette boisson, servie en apéritif, devient très vite une institution, voire un mode de vie, surtout sur le littoral méditerranéen.

                                 

bouteille_pastis

Avez-vous déjà remarqué que la bouteille de pastis non dilué est faite dans un verre fumé, qui ne laisse pas passer la lumière ? En effet, la lumière a un effet néfaste sur cette boisson anisée et lui donne un goût désagréable, proche de celui de foin. Quel est le facteur perturbateur ? Sur quels composants agit-il ? Comment cette réaction se produit-elle ? C’est ce à quoi nous allons essayer de répondre. Pour cela, il faut d’abord comprendre ce qu’est le Pastis et quels composants entrent dans sa fabrication. Grâce à ces informations, nous pourrons étudier la réaction qui se produit lorsqu’un verre de Pastis non dilué dans de l’eau est laissé au soleil.

I Le Pastis : qu’est ce que c’est ?

             Le pastis est une boisson très appréciée des Français. Mais peu de gens savent ce qui entre dans la composition de cet apéritif. Il existe une cinquantaine de versions différentes, où se mêlent différentes plantes (jusqu’à 72 plantes et 6 épices). Malgré cette diversité, nous avons trouvé une base commune à toutes ces recettes.

En effet, elles utilisent toutes comme base deux plantes: la réglisse et la badiane chinoise.

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a) La badiane chinoise

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           Le badianier de Chine est un arbuste aromatique de la famille des Illiaciaceae. Il peut atteindre 4 à 18 mètres de haut, selon le climat (plutôt tropical). Cet arbuste arbore des fleurs en forme d’étoile blanche ou jaune pâle du printemps à l’été et un feuillage vert foncé persistant tout au long de l’année. Le badianier de Chine peut résister à des températures pouvant aller jusqu’à -8°C.

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             Le fruit du badianier de Chine est appelé la badiane chinoise. Celui-ci se présente sous la forme d’une étoile à huit branches régulières. Chacune de ces branches contient une gaine brillante dans laquelle se trouve une graine très parfumée de couleur brune. L’huile essentielle de l’anis étoilé - l’autre nom de la badiane chinoise - se nomme l’anéthol. Cette substance se retrouve également dans l’anis vert, mais en plus faible quantité et beaucoup moins odorante. C’est pour cela que l’on préfère utiliser l’anis étoilé dans la fabrication du pastis.

badiane

             On attribue des vertus médicinales à la badiane chinoise. Il serait bon de l’utiliser en infusion pour prévenir et soigner les maux digestifs. L’anis étoilé possède également des vertus stimulantes, carminatives (contre l’aérophagie), antidiarrhéiques, expectorantes (qui facilite le rejet par la bouche des substances encombrant les voies respiratoires). L’anis étoilé est également utilisé dans la fabrication du Tamiflu®, un médicament qui traite ou prévient la grippe.

             La badiane chinoise est produite surtout dans les pays asiatiques : au Laos, au Cambodge, au Japon, en Chine méridionale et aux Philippines.

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En rouge: pays produisant la badiane chinoise (cliquez pour aggrandir)

             Il ne faut surtout pas confondre la badiane chinoise avec la badiane japonaise, qui elle, est toxique. Celle-ci se présente également sous forme d’étoiles mais à huit branches irrégulières, ce qui la rend facilement reconnaissable lorsqu’elle se trouve sous forme entière. Mais la badiane chinoise se vend le plus souvent en poudre, pour infusion, ce qui permet à certains vendeurs de la mêler à de la badiane japonaise. C’est de cette manière qu’il y a déjà eu en France plusieurs intoxications.

             La badiane japonaise contient naturellement des produits toxiques pour le système nerveux central et peut provoquer ainsi des convulsions.


bad1
A droite: badiane chinoise
A gauche: badiane japonnaise toxique

b) La réglisse

             Beaucoup de gens connaissent la réglisse sous cette forme là :

r_glisse

Mais peu de gens savent vraiment ce qu’est à l’origine la réglisse.

La réglisse, de son vrai nom Glycyrrhiza Glabra - qui signifie en grec « racine douce » - est une plante herbacée qui pousse sous la forme d’un buisson. Elle mesure généralement 1 m mais peut atteindre une hauteur de 1,50 m. La réglisse porte des petites fleurs bleu pâle ou violette réunies en courts épis de juin à septembre.

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Buisson de réglisse

             La réglisse pousse de préférence dans un sol riche et humide. Elle met souvent une à deux années pour pousser sur un terrain, mais une fois installée, si le climat est chaud et que le sol lui convient, la réglisse devient vite envahissante. Il devient dès lors extrêmement difficile de s’en débarrasser, car elle dévelooppe des tiges souterraines appelées rhizomes. En effet, le moindre fragment de rhizome laissé se réimplante en terre et redonne vie à un nouveau plan de réglisse.

             reglisse
Rhizomes de réglisse

            

     Cette plante est très abondante en Méditerranée, au sud des Etats-Unis, au Moyen Orient et en Afrique.

             Les racines sont utilisées en médecine depuis un demi siècle avant JC, voire même au temps des Egyptiens. En effet, des scientifiques ont retrouvé des traces de son utilisation dans les tombeaux des pharaons. Les chinois lui reconnaissaient le pouvoir de stimuler le quotient intellectuel et l’incorporaient donc à certaines de leurs solutions médicinales.

             C’est au XVIème siècle que les Européens se servent de la réglisse pour le traitement des ulcères de l’estomac. Dès lors, la réglisse sera souvent utilisée en Europe pour soigner les toux et les maux d’estomac.

             La pharmacopée de l’Union Européenne reconnaît la réglisse comme une plante médicinale. On n’en compte plus les vertus, tellement celles–ci sont nombreuses : antispasmodique, digestive, rafraîchissante, hépatoprotectrice, expectorante, anti-inflammatoire (la réglisse serait un substitut à la cortisone), laxative.

             A haute dose, la réglisse serait toxique. Elle augmenterait la pression artérielle et provoquerait des troubles du rythme cardiaque. Il faut donc la consommer avec modération.

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Plant de réglisse

Le jus de réglisse est utilisé pour fabriquer du pastis.

c) Fabrication du pastis

             En résumé, le pastis est le résultat de la macération de plusieurs plantes. On utilise principalement la badiane de Chine et la réglisse, qu’on fait macérer dan une grande cuve. Faire macérer une plante consiste à la tremper dans un solvant froid (comme de l’eau, de l’alcool ou de l’huile) pendant un temps qui peut varier de quelques jours à plusieurs semaines.

             Dans le cas du Pastis, il faut faire macérer séparément chaque épice dans de grandes cuves contenant de l’alcool de 30 à 96° - car certains arômes ne peuvent être extraits qu’avec des alcools très forts - pendant 15 jours à 2 mois.

             Le résidu obtenu après égouttage ou pressurage (action de presser une plante ou un fruit dans le but d’en extraire le jus) est porté à haute température dans un alambic (appareil destiné à la séparation de plusieurs espèces par chauffage puis par refroidissement (voir photo ci-dessous)). Les vapeurs d’alcool entraînent les arômes et on récupère ainsi le distillat.


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Alambic en cuivre


             Vient ensuite l’assemblage. Cette phase est la plus délicate et c’est celle qui demande le plus d’attention et de savoir-faire. On mélange les différents distillats entre eux et on rajoute de l’anéthol et de l’eau pure, pour ramener le mélange à 45° (le taux d’alcool maximal autorisé).

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En bleu: les pays où abondent la réglisse

15 février 2008

Sommaire

marseillais

  • Notre TPE : Comment la lumière agit-elle sur un verre de pastis non dilué?

                           . Introduction et 1ère Partie

                           . 2ème Partie

                           . 3ème Partie et Conclusion

Bonne visite!

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